Agnès His



Agnès His est céramiste. Après des études aux Beaux Arts du Havre et de Rouen et quelques années d'enseignement des Arts Plastiques, elle s'installe en Touraine et ouvre son atelier. En 1987, elle présente pour la première fois son travail à la Biennale de céramique de Châteauroux puis dans d'autres lieux en France. Elle expose depuis 1998 en Italie, Suisse, Angleterre, Belgique et Japon.Ses dernières céramiques témoignent d'un travail de la matière évoluant vers un style de plus en plus dépouillé, axé sur la forme, la gravure et l'utilisation de pigments.


Agnès His est une artiste solitaire qui n’appartient à aucun des mouvements qui ont marqué la céramique de ces dernières années, essentiellement dominés par une défaite de la forme ou par une inspiration issue de la nature organique. Ses liens avec la nature existent mais de façon lointaine, à la façon d’une rêverie, dans les titres de ses thèmes, Ombres, Herbes, Pailles...

Se situant résolument sur le terrain du modernisme attaché aux volumes denses et aux tensions de la ligne souple et continue, la céramiste en renouvelle le vocabulaire, ce qui n’est pas rien tant il semble toujours que tout ait déjà été dit.

Ses moyens sont très simples : deux ou trois terres différentes une argile noire recouverte d’une terre blanche ou rouge, modelées sur une forme arrondie à l’aide d’un bâton ou d’une balle, et un traitement par motifs gravés, estampés, croisés, enlevés, impliquant une répétition de gestes inscrits dans un rythme, une respiration qui mettent en jeu l’entier du corps et de l’esprit, en grande proximité avec son matériau. C’est par cet investissement total, cet attachement au primitif de l’expression, à ses pulsations premières, qu’Agnès His est une véritable moderne.

Sa quête, inquiète et permanente, est celle d’une artiste au sens le plus noble du mot : comment être le plus justement au monde avec l’argile. Ainsi fait-elle avancer la céramique sur des territoires inattendus. Avec les Buissons elle tente l’impossible gageure d’approcher ’l’immatériel, en traitant la terre comme une esquisse au crayon, au fusain, à la sanguine. Si elle ne trouve pas (encore ?) « la brume, le voile, la transparence » qu’elle cherche à atteindre, elle tend vers le mouvement, et cette volonté de transgresser les limites, de passer les frontières, la conduisent vers d’autres rivages. Les Buissons font entendre une sonorité métallique. Un bruissement…

Carole Andréani


Expositions à la Galerie Garnier Delaporte
- 1er Juin au 17 Juillet 2011 « Terres Fluides »
- 11 Juillet au 15 Septembre 2013 « De Natura » avec Philippe R. Berthommier

SITE INTERNET D'AGNÈS HIS