Jean-Paul Moscovino



Jean PAUL MOSCOVINO, sculpteur né en 1947 à Paris.
Après des études de dessin classique, il explore différentes techniques: aquarelles, taille douce, sérigraphie, avant d'aborder le volume. Il travaille dans le Loiret et à Paris
Les recherches de l'artiste tournent autour de la LIMITE: limite entre le figuratif et l'abstrait d'une part (il élabore des formes figuratives, corps de femmes le plus souvent, et les "pousse" jusqu'à ce qu'elles échappent à la mémoire), d'autre part il sculpte la COULEUR qui révèle la limite entre l'espace et la forme visible.
Il s'agit donc d'enveloppe et de mise en abîme de surfaces colorées.
Jean Paul Moscovino pratique le pliage (sorte d'origami): toutes ses sculptures sont élaborées à partir d'une seule feuille de couleur et c'est ce "matériau" qu'il découpe, courbe, plie et déplie pour une aventure entre formes et contre formes.

SITE INTERNET DE JEAN-PAUL MOSCOVINO

Exposition à la Galerie Garnier Delaporte
- 29 Mars au 26 Mai 2013 avec Michel Graff

Jean-Paul Moscovino sculpte la couleur comme on joue avec une épluchure pour reconstituer le fruit ... et cette ambiguïté du matériau résume toute la magie et les interrogations du passage d'un monde dans l'autre : la forme existe-t-elle grâce au plein ou grâce au vide ? Seule la pellicule de couleur peut témoigner de l'interaction de ces deux réalités "éclairées ". Et si l'artiste cherche ses repères dans la représentation de cette frontière, qu'il découpe et plie pour retrouver la troisième dimension, l'épaisseur de toute chose, les thèmes abordés sont toujours figuratifs : le corps est l'unique véhicule du voyage ! La vie est ainsi faite d'équilibres amoureux entre matériel et spirituel, visible et invisible, fini et infini...

Les COULEURS ne se manifestent qu'à la surface des choses. Elles enveloppent comme une peau, un vêtement, et nous ne voyons qu'elles. Le BLEU ambigu, séduisant attire le regard, mais c'est pour le perdre au loin, dans l'insaisissable, indifférent à la densité et peut- être aussi au temps. Il met en scène l'espace et le mouvement de la forme qui s'éloigne ou bien du vide qui s'approche. Le ROUGE au contraire palpite, réclame le contact et la caresse, donne l'envie de patine, de preuves de vie. C'est l'autre extrême du prisme, l'échelon terrien de la gamme.

Jean-Paul MOSCOVINO travaille cette peau en renonçant à l'habituel : ici, la couleur habille aussi le vide, simple façon de voir, mais l'espace est alors révélé, remis à sa juste place. C'est lui le moule, l'origine du plein! L'artiste imagine le moment où le voile initial, la couleur pure, idéale, va se déchirer et se déformer sous les assauts du volume qui naît. C'est l'instant où le regard choisit qui est troublant : pourquoi regardons nous toujours l'objet, le fini ? L'infini serait-il moins important ? Le film de couleur est découpé et plié, la transformation du plan crée la sculpture mais le matériau n'est que suggéré : c'est l'œil qui imagine la forme.

F.M.D. Juin 2002